Communiqué :
« Censé aider les salarié·es à faire face à l’inflation, le projet de loi sur le partage de la valeur se concentre sur les primes et l’intéressement, sans aborder la question des salaires. Pour la CGT, ce n’est pas satisfaisant – explications.
Pour la CGT, ce n’est pas satisfaisant. Ce projet en trompe-l’œil de la loi sur le partage de la valeur passera prochainement au Sénat après avoir été débattu à l’Assemblée nationale. Cette future loi fait la part belle au dispositif d’intéressement, de participation et de prime de « partage de la valeur » créée en 2022. En revanche, la question fondamentale des salaires est totalement absente et le patronat reste dans le déni au sujet du partage des richesses créées par le travail. Le préambule du projet de loi indique que la part des salaires dans les richesses créées est stable.
C’est bien le contraire ! Les entreprises du CAC 40 ont bénéficié d’une hausse de 15 % des profits en six mois, grâce à l’inflation ! Les primes sont par nature aléatoires et décidées unilatéralement par les patrons : elles ne sont pas pérennes alors que le coût de la vie l’est clairement et durablement. Les primes se substituent de plus en plus aux augmentations de salaire.
Ce n’est pas la CGT qui le dit, c’est le Conseil d’analyse économique dans une note du 18 juillet 2023 : « L’intéressement et la prime de partage de la valeur sont plus propices à la substitution étant donné leur plus grande souplesse et le caractère volontaire de leur implémentation. » Le fait que les primes remplacent petit à petit le salaire a des conséquences catastrophiques sur les finances publiques et le financement de la Sécurité sociale.
Comme l’intéressement, la prime « de partage de la valeur » (PPV) n’est pas assujettie aux cotisations sociales, c’est-à-dire la part du salaire qui est socialisée et retenue pour financer la Sécurité sociale et les retraites. Cette exonération comme les autres n’est, en réalité, qu’une baisse de salaire. Pire ! La loi prévoit aussi la possibilité que cette prime soit placée sur un plan d’épargne entreprise ou épargne retraite.
C’est-à-dire que les sommes soient placées dans des produits de retraite par capitalisation, qui échappent à notre système de protection sociale et de retraite solidaire et intergénérationnelle. Le salaire doit rester une priorité et permettre à chacun·e d’en vivre décemment
– Il faut augmenter tous les salaires :
✦ indexer les salaires sur les prix avec l’échelle mobile des salaires ;
✦ augmenter le Smic à 2 000 euros bruts par mois pour 32 heures hebdomadaires ;
✦ augmenter les minima de branches et garantir une échelle qui reconnaît les qualifications et permet de vrais déroulements de carrière ;
✦ augmenter tous les salaires dans l’entreprise : ouvrir dès l’automne partout des négociations sur des hausses générales de salaire. Des salaires adaptés aux qualifications : 1,6 fois le Smic, soit 3 200 € bruts au niveau BTS-DUT (Bac +2) – 1,8 fois le Smic, soit 3 600 € bruts au niveau licence (Bac +3) – 2 fois le Smic, soit 4 000 € bruts au niveau master (Bac +5) – 2,3 fois le Smic, soit 4 600 € bruts au niveau doctorat (Bac +8).
Pour nos salaires et nos retraites, la CGT appelle à participer à la journée européenne de mobilisation du 13 octobre 2023 par la grève et les manifestations intersyndicales. Appel à rejoindre le rassemblement à Chalon l’après-midi en covoiturage – départ 13h00 du parking de l’Embarcadère. »
Voir l'article : Montceau News