Au programme : distribution de tracts et déclaration ! Déclaration que voici :
« Les droits dont nous disposons aujourd’hui sont le fruit de la lutte de nos aîné-e-s. La période actuelle, avec les tentatives de remise en cause du droit à l’avortement montre pourtant que ces droits ne sont jamais acquis.
L’égalité professionnelle et salariale, inscrite dans la constitution depuis 1946 et aujourd’hui proclamée dans la loi n’est pas effective au quotidien : l’écart salarial entre les femmes et les hommes est de 27%.
Parmi les nombreux facteurs explicatifs de cette situation, figure le fait qu’hommes et femmes occupent encore rarement les mêmes postes de travail. Elles et ils ne travaillent pas dans les mêmes entreprises ou dans les mêmes secteurs d’activité. Et au sein d’une même entreprise, l’on retrouvera une « spécialisation » entre les emplois. Le phénomène de concentration des emplois féminisés dans des familles professionnelles en nombre limité perdure. Il s’agit, pour l’essentiel, des domaines du secrétariat et du travail administratif, de la vente, du soin, de l’éducation et du nettoyage. Or, les métiers occupés majoritairement par les femmes ne reconnaissent pas les vraies compétences et qualifications requises au prétexte qu’elles seraient « naturelles », « innées » ! Cette question traverse tout aussi bien le secteur privé que la Fonction publique, où les filières sont sexuées et n’offrent pas les mêmes reconnaissances. L’État-employeur devrait donner l’exemple, or il n’en fait rien.
Les exemples de batailles conduites par des femmes salariées pour la défense de leurs intérêts sont pourtant légion : femmes de chambre, cantinières ou professionnelles de la petite enfance de la Mairie de Paris, infirmières, sages-femmes, assistantes sociales, enseignantes, employées du commerce et de la grande distribution à La Part-Dieu et ailleurs, ouvrières et employées de Lejaby, Aubade, Sodimédical, Licenci’elles, etc.
Sur le chalonnais on pourrait rappeler la bataille gagnée du syndicat cgt des territoriaux pour la titularisation de plusieurs de leurs agents féminins. La lutte menée par le syndicat val d’aucy pour que les saisonniers, pour la plupart des femmes, puissent partir avec des indemnités. C’est aussi le travail des syndicats cgt d’air liquide ou de la mutualité française qui ont travaillé avec l’association FETE sur l’égalité professionnelle à partir du rapport de situation comparée. Le combat du syndicat ALBEA Simandre concernant leur poste de travail pour l’amélioration de leurs conditions est aussi à relever, sur des chaines majoritairement féminines. Dans la plupart de ces syndicats, les femmes ont pris leurs places et on fait avancer toutes les revendications comme les leurs.
Autant de mobilisations pour la défense de l’emploi, l’augmentation des salaires et/ou l’amélioration des conditions de travail des salarié-e-s de secteurs féminisés qui méritent d’être mises sur le devant de la scène. Trop souvent, nous ne faisons pas la connexion entre nos batailles militantes et la question de l’égalité : qui dit, quand les enseignant-e-s se battent pour leurs salaires, que c’est un des exemples de la sous-reconnaissance des métiers féminisés ? Qui rappelle, lorsque nous demandons une augmentation du SMIC, que les smicards sont d’abord des smicardes ? Alors que la première attente des salarié-e-s vis-à-vis des organisations syndicales c’est la question de l’égalité professionnelle, nous gagnerions à amplifier et rendre davantage visibles nos combats sur le sujet, pour montrer que se battre pour les femmes est le meilleur moyen d’améliorer la situation de tous les salarié-es
Pour la CGT, l’égalité au travail est fondamentale car elle permet l’émancipation et l’autonomie économique des femmes. L’histoire le montre, les grandes avancées pour les femmes ont été obtenues par la mobilisation. Ces avancées ne se sont pas faites au détriment des hommes, mais permettent au contraire l’émancipation de tous et toutes. »
// ]]>