« Réunis dernièrement pour son 5e congrès, l’union syndicale Solidaires 71 et les délégués -es des syndicats membres ne peuvent que constater les désastres des politiques libérales d’austérité menées depuis plus de 3 décennies par les différents gouvernements qui se sont succédés, et plus grave encore par ceux dit de «gauche» . Ceux-ci aujourd’hui n’ont plus aucun scrupule à trahir les salarié-es, jeunes, précaires, retraité-es, étudiant-es, à renier la Fonction Publique, les Services Publics, la Santé Publique, la Sécurité Sociale.
L’union syndicale Solidaires 71 a tenu son 4e congrès départemental en mai 2011 à Bourbon Lancy sous l’ère Sarkozy. Nous sortions d’un combat difficile contre la réforme des retraites Fillon, combat que nous avions perdu, certes, mais combat qui a permis de montrer la capacité qu’avait un pays à s’organiser collectivement au travers de ses organisations syndicales et à reconnaître celles qui considèrent que tant qu’un combat n’a pas été mené, rien ne peut être joué d’avance, rien ne peut être considéré comme perdu!
En 2010 nous aurions pu gagner, nous le savons, nous l’avons analysé et le gouvernement de l’époque a su trouver les organisations syndicales complaisantes lui permettant de mener à bien cette réforme anti sociale. La droite a toujours mené une politique de classes pour défendre les intérêts des plus riches, pour défendre le capital et baisser le «coût du travail». Après maintenant presque 2 années de gouvernement de «gauche», et d’une volonté affichée très clairement par la rue de changer de politique, l’on a du mal à croire qu’il y a eu ce réel et nécessaire changement !
Changement d’hommes et de femmes au pouvoir, oui, changement de style, oui en partie, mais maintien, accélération des politiques de destruction des droits collectifs, dépeçage des Fonctions Publiques et des Services Publics, dès le mois de juin 2012 par l’asservissement au Traité sur la Stabilité la coordination et la gouvernance (TSCG), en se rendant dès septembre en nombre à l’université du MEDEF, le gouvernement montrait déjà vers quel camp il se situerait avec docilité et complaisance. La France faisait alors le choix d’une politique d’austérité, politique ayant mené la Grèce, le Portugal, L ‘Espagne dans l’impasse et le désespoir, le chômage. Cela amène des fermetures d’usines, d’entreprises, des restructurations avec perte d’emplois, la baisse des dépenses publiques dont 50 milliards € de 2015 à 2017 en plus des 15 milliards précédents!
La volonté du président Hollande de vouloir inverser la courbe du chômage d’ici fin décembre 2013 a été un échec. Qui d’ailleurs pouvait y croire avec une telle politique! Mais l’idée d’associer les organisations syndicales aux contre réformes était bien là, notamment en reportant les négociations au niveau des branches ou au niveau local, notamment par la recherche des signatures des confédérations, en organisant des conférences sociales n’ayant de sociales que le nom et permettant de faire passer des accords nationaux interprofessionnels pour vider de sa substance code du travail, statut, formation professionnelle etc; de même nous devions avoir une réforme fiscale, car l’ennemi juré du presque futur président était la Finance!!! En réalité cela n’aboutira qu’ à une fausse remise à plat fiscale suite au scandale Cahuzac…
La période que nous traversons se trouve marquée par de nombreuses incertitudes et contradictions à tous les niveaux de notre société. Ce gouvernement par sa volonté délibérée de n’entendre qu’une seule voix, exacerbe le sentiment d’abandon d’une grande partie de la population dont les plus fragiles socialement, sans compter tous les privés de droits et d’emplois quelle que soit leur nationalité. Les conséquences sont fâcheuses pour ces derniers et à force de ne pas répondre aux attentes des citoyens, à force de jouer avec le feu en stigmatisant les populations et les comportements soit disant dangereux, ce gouvernement ne fait qu’agiter et renforcer la tentation à un recours à des solutions « radicales » portées par toute cette mouvance d’extrême droite et pas seulement celle du Front National. Notre union syndicale Solidaires est résolument engagée à lutter contre l’extrême droite et à en dénoncer toutes ses dérives. Ce n’est pas une fatalité, il suffirait de prendre les mesures sociales et économiques qui s’imposent en s’attaquant réellement aux causes du mal plutôt qu’à ses conséquences. Il faudrait notamment obliger le patronat à augmenter les salaires, à respecter et renforcer le code du travail, à interdire les licenciements, à développer les emplois et services publics, la culture vivante, à travailler à la transformation écologique de notre société, à l’orienter réellement vers d’autres valeurs que celles du fric et de la consommation permanente. Chômage, précarité, flexibilité sont dûs au système économique qui organise l’exploitation du plus grand nombre pour le profit d’une petite minorité. La propriété privée des moyens de production est au cœur de ce système et sa remise en cause est nécessaire.
Un pacte [d'ir] responsabilité signé par les complices du capital ?
Que ce soit le pacte de compétitivité appelé CICE ou le récent pacte de responsabilité avec ses 30 milliards d’€ de cadeaux au patronat sur les cotisations familiales d’ici 2017 en échange d’hypothétiques objectifs chiffrés d’embauche, le gouvernement continue sur sa lancée. Rassurons-nous, les banques et les financiers et les grands patrons du CAC 40 vont bien, là est l’essentiel.
43 milliards € de dividendes versés aux actionnaires en 2013
Par contre le ratio des investissements par rapport à la valeur ajoutée est resté le même entre 2007 et 2013, voire à diminuer pour les PME.
Faut-il le rappeler, la richesse des entreprises provient du travail fourni par les salarié-es qui doivent donc être rémunéré-es par un salaire direct décent et par le salaire indirect que sont les cotisations sociales ! Ce qui plombe la compétitivité des entreprises ce n’est pas le « coût du travail » mais le coût du capital par les dividendes qui ont explosé, l’évasion et la fraude fiscale, la spéculation financière.
A travers le document commun clôturant « le pacte de responsabilité », gouvernement et patronat font avaliser sans difficultés par la CFDT, la CFTC, et la CGC, le fait que la compétitivité des entreprises et l’amélioration de celle-ci passent par la baisse des cotisations sociales dites patronales et une simplification administrative qui signifie plus de facilités pour licencier, précariser, modifier les contrats de travail! Selon ces 3 organisations syndicales, il s’agit d’un pacte «gagnant – gagnant» – (pour qui?) – mais assurément PERDANT – PERDANT pour les salarié-es en termes de pertes de prestations sociales, augmentation des cotisations, baisse des salaires, baisse drastique de la dépense publique, voir le coup des – 50Milliard € de cette dépense!
Sans aucun rapport de force ces organisations acceptent de discuter de l’amélioration de la compétitivité des entreprises en acceptant que le patronat se foute de nous !
Les délégué-es de l’union syndicale Solidaires 71 réuni-es ce jour pour leur 5e congrès dénoncent ces signatures scandaleuses et rejettent ce pacte d’irresponsabilité ! Accepter un tel pacte et ce qu’il contient est la négation du syndicalisme, des revendications légitimes des salarié-es et de la nécessaire indépendance des syndicats vis-à-vis de tous les pouvoirs.
A l’appel des syndicats FO, CGT, FSU, Solidaires, les délégué-es appellent à se mobiliser massivement le 18 mars 2014, à se mettre en grève partout où cela sera possible, pour rejeter ce pacte en participant à la manifestation départementale de 15 H00 à Chalon sur Saône. Ils insistent sur le fait qu’il s’agit aujourd’hui d’une nécessité et que cela doit être la 1ère étape d’une mobilisation qui devra s’amplifier en s’appuyant sur les bases syndicales revendicatives de FO, CGT, FSU et bien entendu de Solidaires !
D’un congrès à l’autre !
Les délégué-es réuni-es ce jour se félicitent de la constitution de l’union locale Solidaires Communauté Creusot Montceau Brionnais Charollais qui permettra de répondre aux attentes des salarié-es , jeunes, précaires, privé-es d’emplois de ce bassin d’emploi, qui permettra le renfort des syndicats et sections syndicales existantes sur ce secteur et permettra la constitution d’autres sections .
Les délégués présents interpellent une nouvelle fois Monsieur le Maire de Montceau et les anciens et futur-es élu-es: nous avons besoin d’ un véritable local sur Montceau les Mines pour fonctionner et représenter tous les salarié-es de ce secteur, pour exister à l’égalité et en fraternité avec les organisations syndicales plus anciennes déjà présentes.
Le développement de notre union syndicale sur les 10 années écoulées n’est pas un fantasme mais bien une réalité mesurable d’année en année, syndicats créés après syndicats créés, avec des échecs mais souvent de belles réussites malgré les difficultés, malgré parfois les tentatives et manipulations diverses pour nous réduire au silence ou à l’inaction. Force est de constater que nous ne lâchons rien ! Nous avons nous aussi nos contradictions mais par le fait de notre fonctionnement démocratique, nous ne les taisons pas mais essayons au contraire d’en comprendre les causes pour mieux progresser et clarifier collectivement nos revendications. Cela prend parfois du temps mais les délégué-es présent-es en mesurent chaque jour l’utilité et la nécessité garantes de notre indépendance et de notre liberté d’action.
Quelles seront nos futures orientations, nos futurs enjeux ?
Du 2 au 6 juin 2014 à Dunkerque aura lieu le 6e congrès national de notre union syndicale interprofessionnelle. Nous avons répondu au texte d’orientation en travaillant sur 4 des 5 résolutions qui seront présentées, et nos délégué-es mandaté-es se préparent à y participer.
Bien évidemment il ne s’agit pas aujourd’hui pour les délégué-es présent-es de nous démarquer en considérant que certaines résolutions ne vont pas assez loin dans la mise à bas du système capitaliste qui nous opprime ou que notre union ne se met pas assez en avant sur ses revendications en faveur de l’environnement. Appliquons déjà l’existant, faisons vivre nos structures, renforçons-les, aidons-les à se développer et prenons garde à ne pas nous éparpiller car Solidaires ne peut pas tout !
Les enjeux aujourd’hui sont les suivants :
– répondre utilement par l’outil syndical aux demandes des salarié-es et à toutes celles et ceux qui font appel à nous, notamment en renforçant la défense prud’homale et juridique
– assurer la transition du collectif d’animation et de son bureau départemental
– continuer la constitution formelle d’unions locales sur le département
– continuer le développement syndical sur les secteurs où nous sommes déjà présents et en investir de nouveaux secteurs
– agir au sein des instances de Solidaires
– continuer le travail au sein de la CSB
– amplifier la formation syndicale. Les prochaines journées des 17 et 18 avril à Chalon sur Saône sur les outils pour lutter face à la souffrance au travail en sera une application concrète
– ne pas passer à côté des différentes échéances électorales nationales et locales, notamment dans la Fonction Publique. Le 4 décembre 2014, l’ensemble des 3 F/P est appelé à voter, il s’agit d’un des enjeux majeurs pour le futur de Solidaires et sa représentativité en parallèle de celle du secteur privé
Tout seul tu n’es rien, ensemble nous pouvons tout : notre avenir nous appartient !
Solidaires n’est pas et n’a jamais été une fin en soi. C’est un outil syndical qui privilégie l’action de terrain, l’unité syndicale contre toute dérive bureaucratique centralisatrice.
Les délégué-es présent-es réaffirment la nécessité de l’action collective permettant à tou-te-s les salarié-es de toute branche de reprendre leur destin en main et d’inverser le rapport de force en leur faveur, comme ont su le faire nos aîné-es. »
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