Un regard sur le passé pour
mieux construire l’avenir
Ce mercredi 10 décembre, la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) organisait une journée d’échanges pour fêter les 50 ans de l’organisation, à la salle des fêtes du Magny à Montceau-les-Mines. La matinée était destinée à un temps de travail sur le kit de sécurisation professionnelle à destination des sections, pour les aider à construire leurs revendications.
Puis l’après-midi ouverte à tous les militants, a permis de visionner plusieurs films, dont celui réalisé par Anne-Marie Lavenir. Celui-ci avait pour objectif de présenter la période clé de 1964, date à laquelle la CFDT a été créée en remplacement de la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens).
Les témoignages d’un passage difficile
Dans la salle, les militants étaient attentifs, parfois émus, de voir témoigner des figures locales et défiler d’autres témoins du passé : Jean Limonet, Camille Dufour, Bernard Loiseau, René Gendard notamment.
Les témoignages ont ainsi rappelé, que la création de la CFDT en 1964, a été anticipée par de nombreuses rencontres pendant 2 ans auprès des militants et adhérents. Il s’agissait pour les initiateurs d’incarner à travers la CFDT, une ambition transformatrice dans les entreprises, les administrations et les cités.
Dès 1962, des questionnaires passaient auprès des adhérents de ce qui était alors la CFTC, afin d’expliquer la mutation et dans l’idée d’une évolution.
Le congrès de 1964 avait donné lieu au vote de la proposition de mutation de la CFTC, acceptée à 70%.
Malgré ce résultat, à Montceau-les-Mines, certains ont refusé l’évolution et ont monté la CFTC.
Une évolution nécessaire pour s’ouvrir au monde du travail
Dès 1963, alors en pleine préparation de sa mutation, la CFDT accompagnait le mouvement de grève des mineurs, qui avait duré 35 jours à Montceau-les-Mines.
Entre 1964 et 1968, la CFDT a dû faire sa place dans les entreprises pour construire notamment la CFDT Mineurs.
Pour certains, les événements de 1968 ont été un déclencheur pour adhérer à la CFDT, qui était alors vu comme un mouvement révolutionnaire. Pourtant aujourd’hui, les anciens témoignent : « On n’a pas gardé ce mouvement d’idées, ce dynamisme des débuts. La société a changé. Il y a peut-être besoin d’autres mouvements ».
La CFDT aujourd’hui
Pour Fabienne Coronel, Secrétaire du syndicat CFDT Interco, il reste la volonté d’un élan émancipateur. La CFDT porte l’ambition de vivre de manière convenable « dans un monde où on nous asservit ». Et d’ajouter : « On doit retrouver une auto-gestion, proposer une alternative au fonctionnement actuel de la société ».
Pour cela, trois chantiers sont en cours : le premier porte sur l’emploi des jeunes et des personnes en difficulté. Le deuxième s’appuie sur la volonté de développer et nourrir le dialogue social. Le troisième chantier est spécifique aux fonctions publiques « qui souffrent énormément » (pas d’augmentation de l’indice des salaires depuis 2010, problèmes de titularisation des contractuels notamment).
Interrogé sur la semaine de mobilisation des chefs d’entreprise, l’un des responsables local indiquait que le discours des chefs d’entreprise n’est pas acceptable, surtout s’agissant des grandes entreprises. Le dialogue avec les chefs d’entreprise reste une priorité, notamment sur la question de la prise en compte de la pénibilité. Certains semblent mettre des freins. Toutefois la CFDT reste confiante.
« Il faut mettre de l’huile dans les rouages ».
L’après-midi s’est poursuivie dans une ambiance à la fois conviviale et attentive.
Émilie Mondoloni
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