« L’Association nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes est en grande difficulté économique.
L’association est toujours confrontée à un problème de financement depuis qu’elle est passée d’une subvention annuelle de l’Etat aux appels d’offres gérés par les conseils régionaux depuis 2010
L’AFPA est une association loi 1901, qui ne dispose d’aucun fond propre et ne peut en aucun cas être en mesure de se confronter à la concurrence par les appels d’offres.
Sa mission principale, du service public de l’emploi, concerne prioritairement, la formation et la qualification des demandeurs d’emploi selon des structures mises en place depuis plus de 60 ans ; mission qu’elle accomplissait avec succès.
Les personnes avec pas ou peu de qualifications avaient la possibilité d’accéder à l’emploi ou de développer des compétences professionnelles leur permettant d’évoluer dans l’emploi.
L’AFPA a très peu de possibilités à gagner des parts de marché face à la concurrence de tous les organismes de formation des entreprises.
A cela s’ajoute aucune capacité de financement car elle ne dispose que de son personnel et d’aucun moyen mobilier qui lui permettrait de réaliser les investissements nécessaires face à la concurrence.
Pour mémoire le budget de la formation professionnelle en France représente 32 milliards d’euros dont seulement 1,9 milliards sont consacrés aux demandeurs d’emploi.
Sur cette enveloppe il n’est attribué à l’AFPA que 550 millions.
Depuis 2010 l’AFPA est sans cesse en déficit, pour l’année 2014 celui-ci sera de 50 à 60 millions d’euros, sans compter les dettes accumulées sur les différents plans de sauvetage qui imposent de payer des intérêts astronomiques aux banques.
Le personnel, 8500 salariés, souhaiterait retrouver un carnet de commandes qui lui permettrait de fonctionner sans avoir recours aux différents plans d’aide qui l’asphyxient.
En structure il reste annuellement 50000 places de formation qui malgré tous les discours politiques ne sont pas attribués aux demandeurs d’emploi car les régions ne jouent pas suffisamment le jeu du financement de la formation professionnelle comme leur imposent les lois sur la décentralisation et la régionalisation.
Depuis maintenant 6 mois toutes les tractations avec le ministère du travail n’ont pas abouties et toutes promesses du ministre sont lettres mortes.
En conclusion la situation de l’association reste urgente et très préoccupante pour l’avenir.
Il en va de la formation et la qualification des demandeurs d’emploi qui compte tenu des chiffres du chômage nécessiteraient un véritable plan national pour répondre à ce fléau qui d’année en année ne cesse de prendre de l’ampleur.
Gésuino LODDO, représentant syndical CFDT
Kader BENTATA, représentant syndical SUDFPA