Le cortège est venu par la rue de la République, après une fusion des salariés de Géant et de Leclerc appelés à manifester aux côtés de la CGT contre l’ouverture des grandes surfaces commerciales le dimanche.
La foule a attendu l’arrive de Philippe Martinez, secrétaire général national de la CGT. Après celle-ci quelques discours ont été prononcés rappelant la gravité de la situation d’après la CGT et appelant les Montcelliens à la mobilisation et à ne pas fréquenter les grandes surfaces le dimanche.
Philippe Martinez profite de son passage à Montceau pour affirmer son soutien aux salariés en lutte contre le travail du Dimanche. Il affirme que les gens ne sont pas volontaires ou libres de l’être. La CGT a la solution d’après lui : augmenter les salaires et les gens n’auront plus besoin de travailler le dimanche et pourront mieux acheter la semaine. Il exhorte tout le monde à se battre à continuer la lutte.
Madame le Maire, Marie Claude Jarrot, qui est venue accueillir le responsable syndical sur le perron de la Mairie et l’a ensuite invité à une rencontre dans la salle des commissions, souhaite la bienvenue à Philippe Martinez et à ses accompagnants sur les terres du bassin minier au passé riche du syndicalisme et de l’histoire de la CGT.
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Mme Jarrot rappelle qu’elle est très attentive aux idées que Philippe Martinez porte et défend dans ce monde extrêmement hostile et violent. Elle rappelle aussi qu’elle appartient au mouvement des républicains et qu’elle soutient Alain Juppé.
De façon ferme et catégorique Mme Jarrot rappelle son opposition à l’ouverture des grandes surfaces le dimanche. Elle exprime son soutien aux petits commerçants et artisans, aux TPE qu’il faut absolument soutenir et aux employés qui luttent pour leur emploi. Soutien confirmé. Elle parle du territoire communal et de sa reconversion après la fermeture des mines et le nécessaire soutien des élus.
« « Ça ne me paraît pas opportun d’ouvrir le dimanche, ça va faire souffrir le petit commerce, et ce n’est pas nécessaire. Plus par plus ça fait encore moins. Ce sera dramatique pour tout le monde »
Mme Jarrot interpelle la CGT sur la nécessité de mettre en place la GPEC (Gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences) au niveau des personnels communaux et insistant sur le fait que les Catégories C ont des salaires très bas, trop bas. Elle se dit très préoccupée du fait que les agents territoriaux se sentent mal dans leur travail, leur vie.
Rappelons que la pétition refusant l’ouverture du dimanche a reçu 4000 signatures à ce jour.
Philippe Martinez lui répond que la CGT combat elle aussi ces ouvertures, les contrats de travail de 12 heures, il propose de passer à 32 heures pour ces salariés précaires, exploités. « Ne soyez pas si modeste on a besoin d’élus comme vous proches des réalités de terrain, de la vraie vie »
Pour la GPEC la CGT est pour, mais avant il conviendrait que l’état cesse de donner de l’argent aux grandes surfaces pour le réinjecter dans les collectivités afin que l’on puisse verser des salaires décents. Salaires décents égal pouvoir d’achat, pouvoir d’achat égale bonne santé du commerce de proximité. Mais la grande distribution, d’après Philippe Martinez, préfère faire payer les salariés pour engranger des bénéfices.
« On essaie d’opposer les étudiants aux salariés précaires, il vaudrait mieux que les étudiants n’aient pas à travailler pour payer leurs études. Bientôt on va pousser les gens à détester ceux qui seront moins pauvres qu’eux. »
« Il y a des métiers pour lesquels le travail du dimanche est normal comme les services publics, hospitaliers. Pour les autres rien ne nécessite un travail du dimanche »
Nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais nous pouvons faire un bout de chemin ensemble.
C’est certains que ces deux responsables ne sont pas d’accord sur tout, qu’il y a forcément des postures stratégiques dans les positions de chacun, surtout en période électorale. Mais, comme le dit Madame le Maire, dans ce monde extrêmement hostile et violent, cela fait du bien lorsque, comme le souhaite Philippe Martinez, « le bons sens reprend la main. »
Ensuite les responsables CGT se rendent au Syndicat pour un repas fraternel réunissant beaucoup de militants. Une salle décorée en rouge. Un accueil triomphal lui est réservé par une assistance imposante qui ensuite veut échanger avec lui.
L’après-midi est ensuite animée par la compagnie de la Mère en Gueule.
PS : la CGT a fait cadeau à Mme Jarrot d’une photo encadrée de l’immeuble du syndicat pavoisé aux couleurs et slogans de la CGT.
Gilles Desnoix et Annabelle Berthier