C’est le premier mai, un dimanche matin, il n’y a pas effervescence dans la ville. Et pourtant, ils sont une centaine, drapeaux en tête, à franchir la passerelle au-dessus de la voie de chemin de fer pour descendre au monument aux morts des mineurs.
C’est le premier mai, à Montceau, comme dans tout l’hexagone un défilé syndical a lieu. Ici, c’est la CGT avec Robert Wattebled en tête qui descend vers le quai Charles de Gaulle pour y déposer une gerbe. Ce n’est pas un défilé à proprement parler.
A 10h00, dans la grande salle de la maison des syndicats, Robert Wattebled, debout sur le devant de la scène, s’est adressé à ses camarades assemblés pour un discours très circonstancié.
D’abord il a précisé une chose importante à ses yeux et à la vérité historique : « Le 1er mais est souvent présenté comme la fête du travail, comme un jour férié, un jour chômé. En réalité, le 1er mai n’est pas une fête, mais une journée internationale de grèves et de manifestations. En fait le 1er mai est né le 20 juillet 1889 de la volonté de syndicalistes, sensibilisés par les évènements de 1886, qui en firent une journée de lutte internationale. Le 1er mai 1891 prit en France l’importance d’un évènement national avec le drame de Fourmies tombèrent les premier martyrs de cette journée internationale, 10 morts, 70 blessés dont un enfant de 11 ans. Et une jeune fille est morte en portant une églantine, symbole de la révolution française. »
On le voit il y a une énorme différence d’acception entre la notion courante du 1er mai, la célébration de certains et la vision particulière et historique de la CGT pour qui c’est un acquis des travailleurs.
L’orateur rappelle avec vigueur que c’est le maréchal Pétain qui instaura le 24 avril 1941 par la loi Belin le 1er mai comme «la fête du Travail et de la Concorde sociale», appliquant ainsi la devise Travail, Famille, Patrie.
C’est vrai que contrairement au reste du monde, la France cumule ces deux commémorations.
Le discours de Robert Wattebled est très combatif, incisif et réclame avec force le retrait de la loi El Khomri que 70% des Français, d’après lui, rejettent.
Il proteste également contre les violences policières et la volonté du gouvernement de mater la révolte populaire.
Il a un slogan qui déclenche les applaudissements : « Nous n’avons pas d’autres choix que d’être plus exigeants que le MEDEF ! Pas d’autres choix que de revendiquer plus fort que le MEDEF »
Pour lui il existe 5 bonnes raisons de demander le retrait de la loi EL Khomri (inversion de la hiérarchie des normes, travailler plus pour gagner moins, facilitation des licenciements, casse de la démocratie sociale dans l’entreprise, remise en cause de la médecine du travail).
Après que les applaudissements nourris se soient tus, le cortège s’est formé et tous sont descendus honorer les mineurs et travailleurs morts.
Là, Madame le Maire Marie Claude Jarrot est venue en portant une gerbe se joindre à la minute de silence des militants réunis.
Elle l’avait dit, elle l’a fait. Elle rend hommage elle aussi aux travailleurs montcelliens et bien au-delà, en ce 1er mai dont elle rappelle qu’il s’agit de la fête du travail. Tout à l’heure lors de la remise de la médaille du mérite à Michel Bonnot elle rappellera l’importance de cette date.
Après le dépôt de gerbe et la minute de silence, les militants remontent à la maison de syndicats pour y partager le verre de l’amitié.
Gilles Desnoix