Ce lundi matin dès 8h30, une partie du personnel de l’agence ADMR de Montceau-les-Mines s’était retrouvé devant l’agence située Quai Général Charles de Gaulles.
En effet les trois quart des aides à domicile avait déposé un préavis de grève pour ce jour. Cela signifie que les bénéficiaires dont ils avaient la charge n’ont pas reçu leur visite.
Et les salariés de l’association ADMR ont expliqué ce mouvement de grève par des problèmes de pénibilité au travail et un manque de reconnaissance.
« Nous connaissons une pénibilité dans notre travail suite à un manque de personnel qui nous soumet donc à un rythme extrêmement soutenu de travail. Nous avons décidé d’un mouvement de grève le lundi 10 janvier devant notre local à Montceau-les-Mines afin de dénoncer des paiements de salaire très tardif. Pour exemple : nous ne sommes toujours pas payés à ce jour, nos virements de salaire seront effectués le lundi 10 janvier. Nous ne pouvons plus honorer nos prélèvements bancaires, impossibilité d’acheter du carburant pour effectuer nos interventions. Certains d’entre nous n’ont pas de quoi remplir leur assiette ainsi que celle de leurs enfants. Nous sommes dans une situation extrêmement précaire. C’est pourquoi, nous avons décidé de cesser notre travail le lundi 10 janvier afin d’informer l’ADMR de nos revendications. » explique Stéhanie Delahaye, déléguée CSE.
En outre, les employés présents ont confirmé que les paiements de salaire étaient prêts à partir selon eux dès la semaine précédente. D’autres ont pointé du doigt la faiblesse de l’indemnité kilométrique qu’il conviendrait de mettre à jour vues les augmentations importantes du prix du carburant.
Le sentiment de ne pas être entendu voire d’être méprisé
« Cela fait maintenant près de 7 longues années que cette situation perdure, nous n’en pouvons plus de crever de faim et de vivre dans la misère totale sans être entendu par nos dirigeants. Nous revendiquons également des indemnités kilométriques à hauteur du prix du carburant qui ne cesse d’augmenter depuis des mois, la totalité de nos trajets remboursés et bien entendu, un minimum de considération de la part de nos employeurs pour qui nous assurons un maximum d’intervention afin de pallier le manque de personnel dans notre secteur. Nous sommes épuisés… » a poursuivi Stéphanie Delahaye, Déléguée CSE et Déléguée syndicale CNT (Confédération Nationale du Travail).
L’agence de Montceau-les-Mines emploie actuellement une vingtaine de personnes dont 16 aides à domicile. Ce lundi le personnel gréviste n’a pas été remplacé. Selon les grévistes, leurs bénéficiaires comprennent parfaitement leurs revendications.
Concernant les véhicules, les aides à domicile utilisent leurs propres véhicules. Un véhicule de fonction est bien disponible, mais seulement en cas de panne du véhicule du personnel. Chaque jour en moyenne, les aides à domicile réalisent entre 80 et 100 km.
Une première rencontre stérile entre employés et responsable de l’agence
Vers 9h, le personnel gréviste a rencontré le responsable de secteur Bertrand Rebourg afin de négocier de nouvelles conditions de travail. L’agence de Montceau-les-Mines dépend de la fédération de Tournus et ont souhaité aussi rencontrer le responsable de Tournus. En fin de matinée, cette rencontre n’avait toujours pas eu lieu.
Et chacun campait donc sur ses positions.
Bertrand Rebourg, responsable du secteur pour l’ADMR expliquait ce lundi après-midi : « On a affaire à un souci au milieu d’une ambiance de manque du personnel. Aide à domicile, c’est un métier difficile psychologiquement et qui n’est pas assez bien payé. Il y a déjà eu un avenant en octobre dernier pour apporter des améliorations. On aimerait que cela soit plus important que cela. On va tout faire pour y remédier. On travaille dans le social. On va mettre en place une réunion le plus vite possible avec les responsables de Tournus. »
Et d’expliquer concernant les dates de paiement : « On se retrouve coincés dans une logique de timing et de régularité. On a la logique de régularité, mais la date est loin dans le mois. On doit travailler dessus tout en gardant l’accord entre salariés et employeur. »
Et s’agissant des indemnisations des kilomètres : « En tant qu’association dans l’aide à la personne à domicile, on obéit à la branche d’aide à domicile. Le réseau ADMR travaille pour les dépassements. Actuellement on paie 35 cts par km parcourus. On sait également l’évolution du prix du carburant mais la convention collective ne bouge pas. Nous, réseau ADMR, on est passé à 40 cts le km dès janvier 2022. C’est donc de l’extraprofessionnel. Cela représente un petit truc en plus à la fin de l’année. En parallèle, on a des projets de mise à disposition de véhicules. A Autun, il y en a ainsi 12. C’est un projet en phase d’expérimentation. »
Et d’ajouter : « Maintenant les déléguées du personnel souhaitent une rencontre la plus rapide avec la fédération. On n’a pas pu la mettre en place en quelques heures. Notre volonté est de reprendre l’activité le plus tôt possible. Plein de gens nous attendent à leurs domiciles. »
Ce lundi, 10 salariés de l’association ont assuré les services d’aide à la personne et 9 étaient en grève. D’autres étaient en repos ou en arrêt maladie.
Ce lundi soir, les déléguées du CSE ont fait savoir que les salariés n’avaient toujours pas reçu leurs salaires. Le mouvement de grève est reconduit ce mardi dès 8h30 et cela jusqu’à la rencontre avec un supérieur de la fédération ADMR de Tournus.
EM