Communiqué :
“Remise en cause par le président de la République, la quasi-gratuité de l’inscription à l’université est l’un des piliers de l’enseignement
supérieur en France.
Jeudi 13 janvier, Emmanuel Macron était invité à clôturer le 50ème anniversaire de la Conférence des présidents d’université, renommée pour l’occasion France Universités.
Il a brossé à grands traits sa vision de l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche, expliquant notamment que l’« on ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants, où un tiers des étudiants sont considérés comme boursiers et où, pourtant, nous avons tant de précarité étudiante, et une difficulté à financer un modèle beaucoup plus financé
par l’argent public que partout dans le monde. »
De nombreux observateurs se sont inquiétés de ce plaidoyer en faveur de la fin de la quasi-gratuité de l’université. Si 150 euros ne représentent pas une petite somme pour des étudiant·es précarisé·es, cela reste moins cher que partout dans le monde. Dans un rapport publié en avril 2021, l’Institut Montaigne avait suggéré une augmentation des droits de scolarité de 170 € à 900 € en licence et de 243 € à 1 200 € en master.
La quasi-gratuité de l’inscription à l’université avait déjà été mise à mal en 2019 par l’augmentation des droits de scolarité pour les étudiant·es étranger·es.
En déplacement au lycée agricole d’Ahun (Creuse) le 24 janvier, le président de la République a démenti vouloir augmenter les droits d’inscription à l’université. « Même s’il a reculé, les petites phrases restent. » dénonce Marie Buisson, secrétaire générale de la FERC CGT (Fédération de l’Education, de la Recherche et de la Culture).
Aujourd’hui, l’enseignement supérieur et la recherche vont mal. La massification des études supérieures n’a jamais été assumée comme elle aurait dû l’être. L’augmentation du nombre d’étudiant·es a toujours été supérieure à celle du nombre d’enseignant·es et de personnels support.
Suffira-t-il au gouvernement de prendre argument des conséquences de cette politique pour rendre payantes certaines formations ? L’ouverture du marché de l’enseignement supérieur aux fonds privés se fait d’autant plus facilement que l’offensive a commencé par le sous-investissement dans les universités.
Pour la CGT, l’accès aux études supérieures ne doit pas être réservé à ceux qui ont les moyens de payer. Il faut donner les moyens au service public de l’enseignement supérieur et de la recherche d’accueillir tous les jeunes qui le souhaitent dans de bonnes conditions.
Des recrutements massifs s’imposent. Les personnels doivent pouvoir retrouver la maîtrise de leurs métiers.”