Communiqué :
“La crise sanitaire a entraîné une explosion des livraisons de repas à domicile à vélo et en scooter. La multiplication de ces courses, l’insécurité et les conditions sociales précaires imposées aux livreurs sont dénoncées par la CGT. Le syndicat participe à la première élection des représentants des travailleurs desplateformes, du 9 au 16 mai 2022. Depuis la crise sanitaire, la hausse du télétravail, l’appétit des Français pour les livraisons de repas à domicile, grandit.
En 2021, les Français ont consacré plus de 10 Md€ aux repas livrés, selon les données de l’Institut Iris, dans son rapport annuel sur la consommation. A vélo ou en scooter, l’armée de coursiers des plateformes (Deliveroo, Uber Eats, Just Eat, Getir et consorts) n’a fait que grossir avec sa cohorte de nuisances, d’insécurité : le droit des travailleurs battu en brèche.
Avec les élections professionnelles organisées du 9 au 16 mai 2022 par l’Autorité des relations sociales de plateformes d’emploi (ARPE, sous la tutelle du ministère du Travail), les livreurs pourraient enfin peser face aux plateformes.
Ce scrutin doit permettre à près de 100 000 travailleurs des plateformes de livraison et du secteur des VTC de désigner leurs représentants pour négocier un socle de droits, sur plusieurs sujets comme la santé au travail, la rémunération, la formation professionnelle. Sans sacrifier leur indépendance.
Car face aux plateformes qui disposent de moyens financiers importants et d’une communication bien rodée, ils ont du mal à se faire entendre, et à s’organiser pour négocier leurs conditions de travail de manière globale. « Même si des syndicats ou collectifs locaux ont vu le jour, à Paris, Lyon, Bordeaux, par exemple, c’est très difficile de fédérer des indépendants travaillant seuls sur leur vélo un peu partout en France, explique Ludovic Rioux, secrétaire de la CGT Uber Eats/Deliveroo.
« Mais pourquoi ne pas s’appuyer sur la convention collective du transport, et de la branche livraison ? », questionne toutefois le représentant de la CGT. Pas besoin de réinventer la roue…
Le scrutin national sera sur sigle : chaque travailleur disposera d’une voix unique par secteur, quel que soit le nombre de plateformes pour lesquelles il travaille. Il votera par voie électronique pour le syndicat ou le collectif de son choix qui désignera ensuite des représentants.
Des négociations seront organisées entre les nouveaux élus et les plateformes. Les discussions se feront par secteur : VTC d’un côté, livreurs de l’autre, avec l’objectif d’arriver à un accord qui s’appliquerait à toutes les plateformes. Le cycle électoral est : deux ans.
La CGT a décidé de prendre part à cette élection, même si elle considère que pour répondre à l’externalisation des travailleurs et trouver des solutions, la question à se poser n’est pas celle du statut (indépendants, salariés, etc.), mais de la réalité du travail.
Il faut nous extraire des définitions juridiques actuelles pour aller vers une définition qui tient compte de ce qu’est le travail aujourd’hui. Les travailleurs auxquels il faut attacher les mêmes droits, appliquer le Code du travail, sont les travailleurs n’ayant pas la pleine maîtrise de leur activité, sachant que quelqu’un d’autre tire profit de leur travail.”