Communiqué :
“La chimie est présente dans 70 % des biens de consommation. Presque toutes les activités sont concernées par des expositions aux risques chimiques, du coiffeur aux travailleurs de la construction en passant par les activités textiles. Si la chimie est nécessaire pour se soigner, désinfecter, produire des véhicules, des téléphones ou de l’énergie, son utilisation doit être encadrée.
En effet, l’exposition à certains produits peut avoir des conséquences irréversibles sur la santé. C’est à l’employeur qu’il revient d’évaluer les risques encourus pour la santé et la sécurité des travailleur·ses. Pour ce faire, il doit prendre en compte différents critères comme les propriétés des agents chimiques présents sur le lieu de travail, ou la nature, le degré et la durée de l’exposition. Des valeurs limites d’exposition professionnelle et des valeurs limites biologiques sont fixées par décret.
Le risque chimique doit le plus possible être éliminé, soit en éliminant les substances dangereuses, soit en les confinant. Si ces risques ne peuvent pas être éliminés, il convient de les évaluer en situation de travail réel. Dans ce cas, la protection collective doit être privilégiée. Les entreprises jouent de leur influence pour diminuer les contraintes. Mettant à mal la prévention, le contrôle et la reconnaissance des risques, elles
tendent aussi à faire croire qu’en dessous d’un certain seuil l’exposition à certains produits serait sans risque.
Les Valeurs Limites d’Exposition Professionnelle sont différentes d’un pays à l’autre, prouvant qu’il s’agit bien de choix politiques. 4000 nouvelles substances sont enregistrées chaque jour dans la base de données mondiale des substances organiques et inorganiques.
Un produit peut être dangereux même si sa dangerosité n’est pas encore reconnue. Pour la CGT,
l’évaluation des risques ne doit donc pas se baser seulement sur l’état des connaissances. Les mesures les plus protectrices doivent être retenues tant que l’innocuité d’un produit n’a pas été prouvée.
Face à un produit douteux, le CSE et la Commission SSCT ont le droit d’accéder aux informations, sans que leur soit opposé un quelconque secret de fabrication. Ils ont aussi un droit d’enquête en cas de risque grave. Le CSE est également compétent en matière de condition de travail des sous-traitants.
En cas de problème, il est fréquent que la même situation soit connue dans une autre région, parfois au sein du même groupe industriel. Dans ce cas, les structures CGT peuvent permettre de faire des recoupements. Le syndicat a aussi un rôle important à jouer en archivant tous les documents qui pourraient permettre de prouver l’exposition du travailleur.
Car, pour aboutir à la reconnaissance d’une maladie professionnelle, c’est au salarié de fournir les preuves nécessaires.
Pour la CGT, les employeurs qui ne respectent pas les principes généraux de prévention doivent être frappés de mesures dissuasives.
Les CHSCT doivent être remis en place avec des prérogatives renforcées et des représentant·es plus nombreux. La sous-traitance et les emplois temporaires doivent être interdits, en dehors d’opérations véritablement exceptionnelles et après accord du CSE.”