Communiqué :
« Le coût de l’énergie est au centre des préoccupations du gouvernement, mais aussi et surtout des usagers.
Dans un contexte inflationniste (+4,8 % entre avril 2021 et avril 2022), l’énergie a augmenté de :
✦ 84 % pour les combustibles liquides,
✦ 43 % pour le gazole,
✦ 41,3 % pour le gaz naturel
Afin que la hausse des prix de l’électricité en 2022 n’affecte pas les usagers, le gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire, tout en prévoyant un rattrapage en 2023 : le gouvernement s’apprêterait à annoncer une hausse de 4,5 %. Pour la CGT, ces augmentations ne sont pas conjoncturelles, liées à la guerre en Ukraine, mais structurelles.
Jusqu’en 2010 et la libéralisation des marchés de l’énergie, le prix de l’électricité pour l’usager était calculé en fonction des coûts comptable d’EDF. Les nouveaux entrants sur le marché n’ayant pas d’outils de production, la Commission de régulation de l’énergie (CRE), a dû réfléchir à de nouvelles strates de tarification.
Elle a proposé un tarif à empilement tenant compte des différents postes : achat, transport, coûts commerciaux. Depuis, le tarif réglementé s’élève régulièrement, et a récemment explosé. En janvier dernier, la CRE estimait l’augmentation de l’électricité à 43 %.
L’usager ne paie plus un coût technique de production et de transport mais un coût de marché.
L’ouverture à la concurrence a affaibli les grandes entreprises productrices : un quart de la production nucléaire d’EDF est réservée, à prix coûtant, aux fournisseurs alternatifs d’énergie.
Les salarié·es d’EDF travaillent donc en partie pour la concurrence, une concurrence qui ne crée pas ou peu d’emplois, qui refuse le risque industriel et qui profite d’un marché, sur le dos des usagers.
Cette année, pour contenir la hausse des prix, la CRE a demandé au gouvernement de passer la part d’électricité nucléaire qu’EDF devra céder à ses concurrents à 130 TWh, après l’avoir augmenté, début 2022, de 100 TWh à 120 TWh. Une mesure qui aura des conséquences financières néfastes pour l’entreprise.
Face à cette situation, la CGT a conçu Le Programme Progressiste de l’Energie (PPE) qui prend en compte les enjeux sociétaux d’aujourd’hui, et notamment la nécessité d’une transition énergétique pour tous, réduisant les inégalités.
Les taxes sur l’énergie doivent être supprimées, et la répercussion des coûts de production sur les usagers diminuée.
Pour faire face à l’urgence climatique, les objectifs environnementaux doivent être intégrés à tous les projets, notamment industriels.
C’est pourquoi la CGT réclame un vrai service public de l’énergie, qui passe par la nationalisation de l’ensemble du secteur de l’énergie : celui-ci doit sortir de l’économie de marché. Le gaz et l’électricité ne sont pas des marchandises : mais des biens d’intérêt généraux.
Le bilan de l’ouverture du marché est désastreux ; le service public doit échapper à la logique du marché ! »
Voir l'article : Montceau News