Communiqué :
« Quand l’Insee publie son indice des prix à la consommation (IPC) pour mesurer l’inflation, beaucoup d’éléments n’apparaissent pas ou sont insuffisamment pris en compte : le logement, le tabac, les doubles charges des familles monoparentales, les crédits, les assurances, etc. La
CGT veut construire un indice du coût de la vie qui reflète la réalité des charges financières des ménages, selon leur richesse.
Les chiffres sur le pouvoir d’achat ne font qu’estimer les changements de prix, sans tenir compte des modes de consommation, variables selon la richesse des ménages.
En septembre dernier, l’indice des prix à la consommation (IPC) qui mesure l’inflation s’est certes replié de 0,6 % par rapport au mois d’août, mais sur un an, il a augmenté de 5,6 % !
Cet indice qui estime la variation moyenne des prix des produits consommés par les ménages français est calculé tous les mois par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Publié au Journal officiel, il fait loi.
Le problème, et l’Insee le reconnaît, c’est que cet indice des prix n’est pas du tout un indicateur du coût de la vie. « Il ne reflète pas les charges supportées par les ménages pour se loger – avec une part croissante de personnes vivant seules -, payer les assurances, bref, toutes les dépenses contraintes ou pré-engagées. Or, ces dépenses pèsent différemment sur le budget des ménages : beaucoup plus pour les revenus les plus faibles que pour ceux des plus aisés, et ça, l’IPC ne le mesure pas ! », insiste Mathieu Coq, responsable du pôle économique à la CGT.
« Même le tabac est sorti du panel de produits pris en compte par l’Insee, alors que le prix des cigarettes explose et que statistiquement, ce sont les plus pauvres qui fument le plus », ajoute-t-il.
Selon une note de 2021 de France Stratégie, organisme rattaché à Matignon, 41% des dépenses des ménages les plus modestes partent dans le loyer, les abonnements à internet, aux transports, la cantine scolaire, etc. Contre 28% pour les ménages plus aisés.
L’inflation n’a pas le même impact pour tout le monde : lorsqu’elle augmente, la perte du pouvoir d’achat est plus importante en bas de l’échelle des salaires.
La CGT estime qu’il faut ajouter au minimum un point d’indice pour se rapprocher du vrai coût de la vie. Mais plutôt que ce correctif, le pôle économique de la Confédération réfléchit à la création d’un indice du coût de le vie, avec des indicateurs différents selon les catégories sociales. Des discussions sont engagées avec l’Institut de recherches économiques et sociales pour construire cet indice du coût de la vie, plus proche de la réalité vécue par les ménages.
Car avoir un revenu qui évolue au rythme de l’indice des prix à la consommation ne garantit pas que l’on puisse maintenir son niveau de vie. Tout dépend de savoir quels prix augmentent ou non (la baisse du prix des hôtels cinq étoiles n’a aucun intérêt pour le monde du travail, contrairement à l’évolution des prix des biens essentiels). L’enjeu est avant tout d’avoir un revenu décent, ce qui implique immédiatement un SMIC à 2000 euros.
Retour à l’échelle mobile des salaires – En attendant, l’organisation syndicale défend l’indexation des salaires sur l’inflation, avec le retour à l’échelle mobile des salaires, dès maintenant.
L’échelle mobile ? C’est un mécanisme de hausse automatique des grilles de salaires et des pensions de retraite sur l’inflation. Avec répercussion immédiate dans l’ensemble des branches. Supprimée en 1983 par le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy, la désindexation des salaires sur les prix est malheureusement entérinée. Résultat, depuis 40 ans, le pouvoir d’achat des salaires n’a progressé que très faiblement. »
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