Communiqué :
« Si les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits, en France, certaines lois viennent limiter cette égalité. C’est le cas du projet de loi sur l’immigration, qui propose de conditionner l’admission au séjour et le renouvellement des titres de séjour à un emploi dans un secteur en tension.
« Les travailleurs migrants font partie intégrante de la classe ouvrière de ce pays et ils ne doivent être ni ignorés, ni méprisés, ni jetés en fonction des besoins court-termistes du patronat » s’indigne Céline Verzeletti, secrétaire confédérale CGT.
L’adoption du projet de loi aurait pour conséquence de diviser la classe ouvrière, en opposant les travailleur·ses locaux aux travailleur·ses immigré·es, et plus encore les travailleur·ses immigré·es entre eux.
D’un côté ceux qui peuvent obtenir des titres de séjour plus longs et de l’autre, celles et ceux qui sont condamné·es à exercer des métiers soumis aux aléas du « marché du travail », avec des titres de séjour précaires, voire pas de titre de séjour du tout.
Les travailleur·ses immigré·es sont déjà plus nombreux·ses que les non immigré·es à travailler à temps partiel, dans des métiers mal rémunérés, et dans des emplois à durée limitée, avec des conditions de travail plus difficiles (contraintes physiques, de rythme, travail répétitif, le week-end
ou de nuit, morcellement de la journée de travail…) Parmi eux, les femmes immigrées sont encore plus mal loties.
Depuis toujours, la CGT revendique pour tous les travailleur·ses immigré·es un titre de séjour de plein droit, comme la circulaire du 28 novembre 2012 le permet, notamment au titre de salarié·e ou de travailleur·se temporaire. Cette circulaire est malheureusement laissée à la discrétion des préfectures, ce qui rend son application différente en fonction de la préfecture qui en a la charge.
« Pour éviter tout arbitraire préfectoral, il faudrait que la délivrance du titre de séjour soit inscrite dans la loi, et basée sur la simple preuve de la relation de travail » insiste Céline Verzeletti.
L’égalité de traitement doit être la règle, et ne doit pas être fonction du statut du travailleur (CDI, CDD, Intérimaires) ou de son métier (et notamment d’une liste des métiers en tension), car ces différents critères ajoutent de l’arbitraire, du non droit et de l’inégalité entre les travailleur·ses immigré·es et les travailleur·ses non immigré·es.
Dans la restauration, par exemple, les métiers en cuisine ne sont pas des métiers en tension, car ils sont majoritairement occupés par des immigré·es non déclaré·es.
À l’inverse, les métiers de salle sont des métiers en tension qui, pour différentes raisons, ne sont pas occupés par les travailleur·ses immigré·es. Pour obtenir un titre de séjour, le/la travailleur·se immigré·e devrait quitter la cuisine, malgré la qualification acquise au fil du temps, pour postuler à
un emploi en salle où bien souvent, on va refuser de l’embaucher ?
Il faut régulariser immédiatement tous les travailleur·ses sans papiers sur la simple preuve de leur relation de travail.
La CGT demande la ratification par la France de la convention internationale pour les droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille, adoptée par l’ONU le 18 décembre 1990. »