Communiqué :
« 1 Le pouvoir d’achat de tous les salarié·es diminue sous l’effet de l’inflation et des politiques salariales menées par le patronat. Un an et demi d’inflation ont fait baisser le pouvoir d’achat des professions intermédiaires (-1,5 %) et des cadres (-2,1 %) (Dares, 2023).
En France les professions intermédiaires et les cadres sont bien souvent renvoyé·es à des hausses individuelles et discrétionnaires – du Smic ne se répercutent pas sur l’ensemble des grilles salariales. La Cgt revendique des hausses générales de salaire et l’indexation automatique de tous les salaires sur les prix avec « l’échelle mobile des salaires ».
2 Alors qu’en même temps les actionnaires s’enrichissent et le nombre de millionnaires explose en France. Côté face il y a la restriction salariale, côté pile il y a le patronat qui se taille la part du lion. Dans le contexte inflationniste il bénéficie d’aides colossales financées par nos impôts !
En France le patronat est en effet biberonné aux aides publiques versées sans contrôle ni contrepartie. En 2022 ce sont 200 milliards d’euros qui ont été versés aux entreprises sous forme d’exonérations de cotisations ou d’impôts, et d’aides diverses.
Pire, c’est le patronat qui est à mettre en cause dans le niveau d’inflation que nous subissons. Pour le Fonds mondial international (FMI) c’est ainsi la hausse des profits qui est responsable de 45 % de l’inflation! Résultat: la France est sur le podium des pays du monde qui comptent le plus de millionnaires (2,8 millions) alors que partout leur nombre est en baisse ! Moins de 4000 d’entre eux détiennent une fortune excédant les 100 millions de dollars. Pourquoi ? Grâce au rendement du capital, à l’accaparation des richesses créées par le travail et à la fiscalité généreuse pour les riches.
La Cgt revendique le fait de conditionner les aides publiques aux entreprises à des objectifs sociaux et environnementaux et la taxation des profits. L’ONG Oxfam dénonce la déconnexion accrue entre dividendes et salaires depuis 2018
3 Gagner des hausses de salaires c’est améliorer la sécurité sociale – Obtenir des hausses de salaires c’est aussi assurer le financement de notre protection sociale.
C’est par nos cotisations que nous finançons nos assurances sociales (chômage, maladie, retraite…). Or le gouvernement prétend que nous manquons de moyens pour financer la solidarité et justifie ainsi sa réforme injuste de l’assurance chômage et la réforme-éclair des retraites qu’il veut mener à l’automne.
Des hausses générales de salaire pourraient financer les pensions des retraites actuelles et à venir. Des milliards d’euros pourraient être dégagés grâce à une hausse générale de 5 % des salaires (au moins 10 milliards d’euros de cotisations rien que pour les caisses de retraites), tout comme le respect de l’égalité salariale femme-homme rapporterait des milliards d’euros de cotisations à la Sécurité sociale (au moins 6 milliards d’euros pour les caisses de retraites).
4 Cette mobilisation unitaire est une première en France
– Pour la première fois, toutes les organisations syndicales françaises appellent à une mobilisation unitaire et nationale pour la hausse des salaires.
5 Le 13 Octobre c’est un appel européen qui intervient dans un contexte de lutte pour les salaires. Partout en Europe fleurissent les luttes pour des hausses de salaire depuis de longs mois :
✦ En Allemagne les agent·es publics·ques ont obtenu des hausses de salaire en juin 2023 après des grèves massives, au global la hausse des salaires allemands dépasse celle des prix.
✦ Des mobilisations pour les hausses de salaires sont prévues la semaine du 11 septembre 2023 en Autriche, mais aussi en Suisse, puis au début du mois d’octobre 2023 en Italie par exemple.
Ces mobilisations s’organisent dans le contexte d’inflation que nous subissons depuis le début de l’année 2022. En Europe, 65 % des citoyen·nes ne sont pas satisfait·es de la réponse des gouvernements nationaux à l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, et 57 % sont mécontent·es de la réponse de l’UE (Parlement européen, 2023).
C’est la raison pour laquelle la Confédération européenne des syndicats (CES) a réclamé que « les dirigeants européens [protègent] les plus vulnérables, [mettent] fin à la modération salariale et [veillent] à ce que la véritable cause de cette crise soit traitée au moyen d’impôts sur les bénéfices excédentaires dans tous les pays de l’UE et de mesures de lutte contre l’enrichissement. » Elle appelle à une mobilisation à l’échelle européenne le 13 octobre 2023, car l’austérité budgétaire en Europe ne peut plus durer. «