Communiqué :
« Le secteur social est en crise. Mal payés, oubliés du Ségur, les travailleur·ses sociaux souffrent d’une précarité grandissante, accentuée par l’inflation et par la crise de l’énergie.
Ultra féminisés, ces métiers du soin et du lien (à 80 % exercés par des femmes, souvent à temps partiel subi) sont indispensables, mais toujours très dévalorisés. Il faut que cela cesse.
Partout en France, le 29 novembre, des mobilisations ont eu lieu pour l’extension du Ségur à l’ensemble des profesionnel·les du soin et du lien, sans distinction de fonction ou de métiers.
Tous·tes n’ont pas obtenu la prime Ségur. Certain·es agent·es des 3 fonctions publiques ont bénéficié du Ségur 2 (la revalorisation salariale de 183 € nets par mois à partir d’avril 2022) mais d’autres en sont encore exclus. « Dans la fonction publique territoriale par exemple, les Atsem, les assistants familiaux, le personnel administratif qui travaille dans les établissements sociaux et médico sociaux sont les grands oubliés du Segur2 » précise Delphine Depay, de la Fédération CGT des services publics, chargée des filières sociales et du médico-sociale. « Nous réclamons
une revalorisation de 190 euros net pour tous et toutes ».
Précarisation grandissante
Ces très bas niveaux de salaires ont en effet une double conséquence : outre une précarité de plus en plus prégnante, ils influent aussi sur l’attractivité du métier.
Le service public comme le secteur associatif peine à recruter et peu à peu les métiers perdent en attractivité. Les conditions de travail sont devenues déplorables : le manque de moyens financiers se cumule au manque de moyens humains. La charge de travail est exponentielle, et
les missions sont de moins en moins réalisables.
Inexorablement, le travail sous tension, dans l’urgence et sans moyens dégrade la qualité de l’accompagnement socio-éducatif. Les travailleur·ses ne peuvent plus produire la politique sociale et éducative à hauteur des besoins de la population, haute en exigence, et indispensable pour que la société aille mieux.
Pour garantir un service public de qualité, pour revaloriser ces métiers, la mobilisation du 29 novembre a plusieurs revendications :
✦ l’attribution du Ségur pour tous·tes les profesionnel·les du secteur social et médico-social ;
✦ une augmentation immédiate des rémunérations de 10 % ;
✦ des embauches massives ;
✦ l’ouverture d’établissements, de places d’accueil, de dispositifs de soutiens afin de pouvoir mettre en place une réelle politique de prévention et d’accompagnement. »