C’était à midi ce mercredi que les forces de l’ordre du Creusot et de Montceau-les-Mines avaient choisi de se rassembler, à l’initiative du syndicat Alliance, devant le commissariat de police du Creusot afin de manifester leur mécontentement et appeler le gouvernement à prendre des mesures.
Marie-Claude Jarrot, Lionel Duparay et Lilian Noirot, (« Les Patriotes – Front National ») étaient venus apporter leur soutien à la manifestation.
Et c’est en tant que Présidente de l’association des Maires de Saône-et-Loire, que Marie-Claude Jarrot a apporté son soutien. Elle a ainsi expliqué : « C’est un mouvement qui ne doit pas avoir de récupération politique. Je suis venue ici pour apporter le soutien des maires à la police. Dans les villes, les maires travaillent bien avec la police nationale, quelles que soient les couleurs politiques. On a un enjeu fort de travailler ensemble, la police municipale et la police nationale. Nous avons besoin de travailler ensemble. Nous avons de bonnes collaborations sur les manifestations de type manifestation ou aussi plus festives. La population respecte les policiers. Ils n’ont pas perdu contact avec la population. Je parle de la Saône-et-Loire. On n’est pas dans des grandes métropoles. ».
« Pour ne plus subir il faut agir ! »
David Fernandes (Le Creusot), Secrétaire départemental adjoint pour le département de Saône-et-Loire du syndicat Alliance police, a ensuite tenu un discours exprimant la situation des policiers et leurs requêtes à l’égard du gouvernement.
« A vous tous, présents aujourd’hui pour soutenir la police nationale et les forces de sécurité du pays,
Chers collègues,
Nous sommes aujourd’hui et partout sur le territoire national rassemblés à l’appel d’Alliance police nationale CFE CGC et ses partenaires, SNAPTSI, Synergie, SICP, SAPACMI et de l’UNSA Police.
Sont également présents les policiers municipaux, les agents de la pénitentiaire, les associations de gendarmes, les sapeurs-pompiers.
Nous sommes également rejoints à titre individuel et sans signes d’appartenance par les élus de la République, associations de gendarmes, pompiers etc.
Et bien sûr, par les citoyens anonymes.
Merci à tous.
Alliance police nationale tient à rappeler que si des policiers se rassemblent, en ce moment, à Paris, place de la République et dans toute la France, c’est d’abord pour dénoncer la haine anti-flic et les violences de la part d’une minorité.
Minorité malheureusement soutenue par des déclarations irresponsables de la part d’associations, de responsables syndicaux ou responsables politiques.
La France debout c’est nous !
La France debout, ce sont les forces de sécurité qui protègent les personnes et les biens mission régalienne de l’État.
Ces forces de sécurité sont composées d’hommes et de femmes qui n’hésitent pas à se mettre en danger, même face au terrorisme, pour protéger leurs concitoyens en tout temps et en tout lieu.
Des collègues ont payé de leur vie cet engagement au service public, nombreux sont ceux qui ont été blessés. C’est environ 300 policiers et gendarmes qui ont été blessés depuis le début des manifestations. C’est intolérable et nous avons tous ensemble ici une pensée pour eux et leur famille.
Défendre ses droits, défendre ses idées, ce n’est pas bafouer les droits des autres, ce n’est pas imposer la violence en guise d’idée, c’est respecter les lois de la république et ses représentants.
Mais la France debout ce ne sont certaienement pas ces voyous… qui cassent, volent, blessent, outragent et appellent à la haine, quasiment en toute impunité !
Nous dénonçons l’absence d’ordres pour stopper cette minorité délinquante et réclamons des mesures fermes et exemplaires afin de mettre hors d’état de nuire tous ceux qui bafouent les institutions par idéologie.
Tous les auteurs de violences, diffamations, outrages, insultes envers les représentants des forces de l’ordre doivent être inlassablement poursuivis et immanquablement condamnés.
A ce titre, nous exigeons du ministre de l’intérieur une fermeté exemplaire.
Les femmes et les hommes qui servent et protègent le pays et la population sont en droit d’attendre de la part du gouvernement un soutien sans failles et des conditions d’interventions optimales.
Tout doit être mis en place pour faciliter la mission des forces de l’ordre !
Face à la détermination, à l’organisation des mouvements se professionnalisant dans la guérilla urbaine et instrumentalisé par certains groupuscules anarchistes et ultra violents, l’amateurisme, l’hésitation n’ont pas leur place, le laxisme encore moins. Les ordres doivent être rapides, clairs et précis pour ne plus subir, il faut agir.
Les policiers sont fatigués mais toujours debout et le resteront, soyez-en convaincu.
Ce rassemblement et n’en déplaise à certains prouve l’attachement de la population à ses policiers ; souvenons-nous de janvier 2015 et de Charlie.
La liberté ce n’est ni la haine ni la violence ni le chaos.
La liberté c’est la paix, la paix publique, celle que toutes les forces de sécurité défendent au quotidien.
En conclusion, Alliance police nationale CFE CGC, syndicat majoritaire vous remercie d’avoir répondu aussi nombreux à notre appel contre la haine anti flic et remercie l’ensemble des organisations syndicales qui ont souhaité s’associer à notre mouvement dans le seul intérêt policier, loin d’autres revendications n’ayant pas de place ici et aujourd’hui.
Pour que vive la République et que vive la France ! »
Grégory Bailly (Montceau-les-Mines), délégué adjoint du département de Saône-et-Loire pour le syndicat Alliance nous a expliqués pour sa part que les auteurs des faits lors des manifestations étaient rarement poursuivis. Et d’ajouter par rapport à leur fonction : « Les manifestations, on les encadre toutes. Finalement il y a peu de débordements. »
Interrogé sur la question des poursuites, il nous explique : « Les auteurs des faits ne sont jamais poursuivis. La balance des poursuites n’est pas équilibrée. Ils sont interpellés, mais il n’y a pas de sanctions. Les juges ne sanctionnent pas car il y a des pressions politiques. Un policier lui prend deux fois la sanction. Et il prend aussi des sanctions administratives. On ne nous donne pas les moyens de les repousser. Pourtant les moyens, il y en a. En province, on relativise. C’est vrai aussi qu’on n’a pas d’ordre au bon moment. C’est le préfet qui dit ce qu’il y a à faire. Nous, on est le dernier rempart ».
Puis revenant sur sa propre expérience dans la région parisienne, Grégory Bailly indique : « J’ai été 7 ans dans le 95. A l’époque, on avait la sensation d’être suivi. Aujourd’hui, le policier réfléchit s’il doit sortir son arme. Ses supérieurs ? Ils ont des ordres. C’est politique derrière. Bien souvent, on est derrière l’ordinateur que les personnes sortent de prison. »
Autrement dit, les policiers demandent à ce que leur travail soit reconnu en appliquant la loi pour les personnes interpellées et que les tribunaux sanctionnent de manière plus juste.
Nous suivrons bien sûr le dialogue entre les forces de l’ordre, garants de la République et le gouvernement.
Annabelle Berthier et Émilie Mondoloni